En se réveillant, Nelly se retrouva allongée dans une cage en fer glacial, dans des vêtements souillés par la peur. Elle était terrorisée, seule, dans sa prison de d'acier. Perdu, sans personne pour la réconforter. Au delà des barreaux grisâtres d'autres cages similaires étaient entreposées, toutes occupées par divers autres hybrides. Deux humains au regard luisant de vice montaient la garde, ils passaient devant les cages en jaugeant de la marchandise, tripotant dès qu'ils avaient l'occasion.

Très rapidement la petite nezumi s'était recroquevillée sur elle même, plaquée dans un coin de la cage, priant silencieusement pour qu'elle ne reste qu'une ombre parmi les autres, ignorée par les gardiens. Protégée derrière ses bras, elle se créa son petit monde imaginaire, tentant d'oublier les voix alentours, les pleurs qui résonnaient, les rires des hommes aussi pervers qu'éméchés, mais surtout qu'elle était enfermée, loin de sa famille, loin de son village, loin de son passé... L'illusion est une bon échappatoire, mais elle reste temporaire.

Au bout de quelques heures, la jeune hybride fut réveillée par des échos de voix, des humains mâles. Elle s'était endormie en s'imaginant des brides de son passé, des moments heureux en famille, entre amis. En relevant la tête, elle croisa brièvement le regard d'un humain étrange qui lui fit un signe de la main, elle l'ignora tout simplement, se renfermant sur elle même de nouveau. Juste après son départ, un homme grassouillet se planta devant sa cage l'ouvrant avec grand fracas et la contraignant à sortir de son maigre abri de ferraille. Elle fut alors entraînée par les deux hommes au regard lubrique qui la jetèrent sans ménagement dans une pièce couverte de carrelage blanc, un seau d'eau chaude et une savonnette sur la gauche. Un seul ordre : lave toi. Mais les deux homme ne sortirent pas tout de suite, ils semblaient attendre qu'elle se déshabille, toujours aussi timide et terrorisée, Nelly ne bougea pas du sol, les fixant avec effrois, elle fut plus rassurée lorsqu'ils partirent, pressés par l'homme grassouillet. des vêtements de rechange étaient posés sur la gauche, une fois seule, elle se lava rapidement, et enfila cette robe blanche, juste une robe...blanche, sans aucun bas. L'humidité de son corps l'avait rendu transparente, gênée elle rechignait à sortir de la pièce mouillée,mais elle n'eu pas vraiment le choix. Une fois propre, elle fut de nouveau enfermée dans une cage, avec de nouvelles règles à suivre.

La nuit était tombée rapidement, heureusement que l'animalerie était chauffée, ses cheveux étaient toujours mouillés, des frissons la parcouraient au moindre courant d'air,elle mit du temps avant de s'endormir, les bruits résonnaient et la dérangeaient, dans ce silence pesant, le moindre battement d'aile de mouche était perceptible par une oreille aussi fine... Mais après quelques heures, elle finit par trouver le sommeil.

Le lendemain fut un jour sans extravagance, un peu de repos après tant de sensations fortes. Un inconnu était passé dans la journée pour nourrir tous les pensionnaires du bâtiments, mais plus de nouvelles avant le lendemain suivant. La pauvre petite souris mourrait de faim, les portions étaient bien trop petites pour ce corps en pleine croissance -rires-, et sa gourmandise n'arrangeait rien ! A la voir aussi fine et petite, on se demande comment elle fait pour manger de si grandes portions, mais finalement, si on réfléchit un peu, le stresse qu'elle supporte continuellement doit proportionner le tout... Bref. Ce jour ci, le propriétaire du bâtiment arriva très tôt le matin pour ouvrir sa boutique, choisir les cages à mettre en face de la vitrine, et malheureusement la nezumi fut l'une de ses victimes,elle était face à la rue, vue de tous, incapable de se cacher de leur regard. Elle restait cachée derrière ses bras et ses jambes, recroquevillée sur elle même, évitant de croiser le regard des nombreux inconnus. Le stresse était insoutenable, mais alors qu'elle avait relevé la tête l'espace d'un moment, elle croisa ce même regard sombre, mais remplit de compassion, sans attendre elle se cacha derrière ses bras. Sans s'y attendre, elle sentit le mouvement de sa cage, un nouvel humain était entré, vraisemblablement intéressé par un autre hybride, sa cage fut transférée dans l'arrière boutique, suivie du cet humain qu'elle avait déjà croisé par deux fois.

Le propriétaire de l'animalerie ouvrit la porte métallique sans ménagement, d'un coup de pied bruyant il ouvrit le battant, les gonds grincèrent et la cage s'ouvrit, donnant sur la pauvre et fragile nezumi littéralement terrorisée, qu'allait il se passer ? Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Avait elle fait quelque chose de mal ?? Elle n'allait pas tarder à le savoir...

Au bout d'un moment ils se retrouvèrent seuls dans la pièce, Nelly s'était campée sur ses deux jambes, plaquée le plus possible contre les barreaux au fond. En le voyant avancer aussi près, elle sentit ses jambes céder sous elle et elle tomba à genoux, jambes serrées et mollets sur les côtés. Elle fixait les yeux grand ouvert cet inconnu si entreprenant. Il s'agenouilla en face, un regard doux, il était lent dans ses mouvements et souriait d'une façon différente de ces autres humain... Il avait l'air... Gentil.

-"Bonjour. Je m’appelle Entari, cette personne m’as dit que tu te nommais Nelly ? C’est bien joli comme prénom tu ne trouves pas ? Sinon tu n’aimerais pas que je te sorte de cette misère ? Tu n’as pas a avoir peur je suis pas quelqu’un de méchant … et encore moins quelqu'un de cruel…"

Il parlait beaucoup, et d'une façon douce, ça changeait des courtes phrases, ou plutôt des ordres que lui aboyaient les autres humains. Petit a petit la jeune fille se détendait, restant sur ses gardes et craintive. Elle ne répondit rien, le fixait inlassablement, tentant de découvrir une trace de vérité dans ses yeux si noir, mais elle n'était pas bonne en ça.

-"Alors qu’en penses-tu ? Je t’emmène avec moi ?"

Il fallait avouer que sa proposition était alléchante, sortir de cet endroit où tous ces hybrides vivaient, il y avait des neko... Si près... Ces monstres.... Elle avait peur que l'un d'eux sorte de sa cage la nuit pour s'en prendre à elle... Mais en même temps, qu'est ce qui l'attendait hors de ces murs ? Avec cet humain ? Elle n'avait pas vraiment le choix... Doucement, elle hocha la tête, ignorant sa main tendu, elle ne voulait pas entrer en contacte physique avec lui, ignorant les conséquences, elle le fixait encore et toujours, en hochant la tête, 3 fois en haut, 4 fois en bas.

Un moment s'écoula sans que rien ne passe, chacun d'eux échangeaient le même regard, jaugeant et insistant. Visiblement satisfait, le jeune humain soupira, ce qui eu pour conséquence de stresser d'avantage la pauvre petite nezumi qui se crispa instantanément. N'ayant a priori rien remarqué, il lui annonça qu'il l'adoptait définitivement, quelques heures devaient cependant passer avant que ce dernier ne devienne définitivement son maître...A cet instant précis, Nelly eu l'impression de ne plus être personne, une inconnue à elle même. Depuis quand on appartenait à quelqu'un...?

Le jeune homme se mit à caresser le crâne de sa nouvelle acquisition sans crier gare, la sourisette, en plus de ne pas s'y attendre, était à ce moment perdu dans ses pensées, incapable de reculer plus encore, vraisemblablement déjà tout au fond de sa cage, se crispa et rentra sa tête dans ses épaules, émettant un couinement sourd en rabaissant ses oreilles, les plaquant littéralement sur son crâne. Le contact ne dura pas plus de quelques secondes pour son plus grand soulagement.
Immédiatement après, l'humain se releva et sortit de la cage, Nelly le suivait du regard, reprenant peu à peu son calme. Lui et le vendeur échangèrent quelques mots puis s'en allèrent dans le magasin. La curiosité lui piquait les membres et la tension une fois descendue elle se mit à quatre patte s'approchant de la porte de sa cage laissée ouverte. Une fois sur le sol de béton, elle se releva sur ses deux membres inférieurs et se dirigea le plus discrètement possible vers la porte entrebâillée. Quelques papiers, autant de signatures, deux ou trois mots et une poignée de main. L'instant suivant le futur maître sortit dans un tintement de cloche du magasin de familiers.

Nelly était concentrée sur son espionnage, si bien qu'elle n'entendit pas arriver un des hommes de main du magasin, un des gros dure aux yeux pétillant d’obscénités divers et variées. Il lui saisit violemment l'épaule pour la faire pivoter vers lui,de façon à ce qu'elle le regarde. Son coeur faillit rater un battement, sa gorge se noua et l'air eu du mal à passer, elle était en état de choque.

-"Alors comme ça on essai de s'enfuir petite ?!" Hurla t il en la secouant fortement.

Elle ne put rien répondre, mais la voix bourru du l'homme eu pour effet d'avertir le vendeur qui accourut dès lors. L'homme de main tenait l'hybride fermement pas l'épaule, manquant presque de lui briser un os ou deux, il la tourna en direction du propriétaire et lui annonça fièrement qu'il avait attrapé une fugitif. L'humain grassouillet eu un air perplexe l'espace d'un instant, il se gratta le menton, puis émit un claquement de langue. Apparemment sa réflexion avait porté ses fruits.

-"Peu importe, il faut la préparer, d'ici deux heures elle ne sera plus notre problème. Amène la à la salle d'eau Hunt."

Le dénommé Hunt eu d'abord l'air déçus, certainement parce que son patron ne l'avait guère félicité de sa prise, réaction typique d'un enfant en manque d'amour. Mais il finit par acquiescer en grognant dans sa barbe, lâchant l'épaule meurtrie de son trophée, l'homme large poussa sans ménagement la fillette vers cette salle aux carrelage blanc et au sceau d'eau tiède... La soit disant salle de bain. C'était la seconde fois qu'elle s'y rendait -par la force-, mais cette fois, l'homme imposant ne détourna pas le regard, comme pour se venger du manque d'affection de son patron... Nelly répugnait l'idée qu'il la voit nue comme un ver, elle lui tourna timidement le dos, les oreilles à raz la tête et sa queue entre ses doigts fins. Mais l'imposante carrure n'avait pas un tempérament patient et la rejoignit dans la salle, saisissant le sceau pour le lui verser entièrement dessus dans un crie exigûe de terreur et de surprise mêlés. Elle s'en retrouva complètement mouillée, trempée de la tête aux pieds, ses oreilles s'aplatissaient non plus de peur mais de lourdeur, ses cheveux se plaquaient contre son visage enfantin, sa robe à présent transparente laissait entrevoir la totalité de son corps quasi nu... Une luisance malsaine grandit dans le regard de l'homme barbu, il s'approcha d'elle et finit par la plaquer contre le fond de la pièce, approchant sa grande main pour caresser maladroitement et sans aucune douceur sa joue humide. La pauvre nezumi était paralysée par la peur, ses lèvres bégayaient des séries de "non" presque inaudibles.

Mais alors que sa main descendait de plus en plus le long de sa joue, râpant son cou léger et se dirigeant vers son buste à peine développé, le vendeur interrompit ce jeu malsain et gronda d'une voix ferme et autoritaire, ordonnant à son employé de lâcher l'hybride au risque que son futur acquérant annule l'adoption ou pire encore, porte plainte. D'une voix suppliante, presque enfantine mais dure et grave il répondit...:

-"Mais papa... Elle m'a cherché !"

Sans répondre rien d'autre qu'un soupire désespéré, il s'en alla, entraînant son fils avec lui, ordonnant au passage à la petite souris de terminer sa douche. Une fois les deux hommes loin d'elle, Nelly s'écroula sous son poids, ses jambes cédèrent sous elle et elle put de nouveau respirer, des larmes ruisselèrent le long de ses joues. Il fallait qu'elle parte.

Elle se pelotonna dans un coin de la pièce, gênée par sa robe moulante. Au bout d'un moment, l'humain grassouillet revint, seul. Il tenait une autre robe robe dans ses paluches boudinées qu'il jeta sur la nezumi encore recroquevillée sur elle même. Elle sursauta, relevant la tête, ses yeux étaient injectés de sang, elle n'arrêtait pas de pleurer et de trembler,a la fois de froid et de peur, l'homme la pressa de s'habiller avec cette nouvelle robe. Il tourna le dos, laissant à peine le temps à la jeune fille de se changer après avoir reprit plus ou moins son sang froid, elle eu à peine le temps de constater cinq marque au niveau de son épaule gauche qui commençaient à bleuir... Il l'entraîna ensuite dans la boutique, fouillant dans un des nombreux tiroirs mal rangés, il en sortit un collier magnétique qu'il s'empressa d'attacher au cou de l'hybride apeurée. Elle ressentit une légère impulsion électrique au moment où ce dernier se referma. On l'obligea à s'asseoir et lui attacha la cheville à l'un des pieds de la chaise. Elle attendit ainsi séquestrée dans l'arrière boutique un certain temps, la clochette tinta de nouveau et des éclats de voix arrivèrent jusqu'à l'hybride tremblante. Elle releva péniblement la tête, craignant que ses espoirs de voir arriver son "sauveur"ne soient brisés.

A la vue de l'humain aux yeux sombres, ses yeux s'emplirent de larmes fraîches, elle voulu s'élancer pour le rejoindre, presque heureuse de le voir, mais sa chaîne l'empêcha tout mouvement de fuite. La dernière transaction terminée, le cliquetis de la chaîne à son pied retentit enfin. Elle se retrouva projetée en avant et s'approcha non moins timidement de l'humain qui venait de l'acheter, ravis de quitter cet endroit atroce. Elle agrippa son haut,le suppliant silencieusement de partir d'ici...

-"Tenez, voilà les commandes du collier, n'hésitez pas à appuyer sur le bouton, ,c'est une fuyarde" Affirma t il en jetant une petite télécommande rectangulaire munie de deux boutons : OPEN/CLOSE et un rouge.

Nelly releva la tête en fixant Entari d'une façon suppliante, secouant négativement et très lentement la tête dont des gouttes glaciales tombaient depuis sa chevelure argentée toujours humide.