Un secret devrais toujours en rester un. (PV Ent')

On a coutume de dire que rien n’est jamais ni tout noir ni tout blanc dans la vie. Mais parfois on a beaucoup de mal à voir le côté positif des choses. C’est vrai, dites-moi ce qu’il y a de positif à se retrouver en service de chirurgie à l’hôpital pour un œdème cérébrale ? Mmh je devrais peut être commencé l’histoire du début. Vous vous souvenez de cette soirée que j’ai passée au parc d’attraction à la demande de mon père ? Bien, vous n’avez pas oubliez que j’y ai rencontré Entari ? Ma rencontre avec le jeune vétérinaire fut une bonne, mais aussi une mauvaise chose. Noté que je ne suis pas en train de dire que je regrette d’avoir croisé sa route, non ce n’est pas cela, c’est plutôt ce qui a découlé de cette rencontre qui me pose problème. A la fin de cette soirée Entari et moi avons dégustés des ramens sur le perron de ma maison, sans savoir que mon père nous observait depuis l’étage. Il n’aurait pas dû être là, il ne devait pas revenir avant le lendemain soir à la maison, mais son travail ayant été écourté il voulait me faire la surprise. Ainsi de la fenêtre de sa chambre il a pu me voir embrasser Entari et lui dire que je l’aimais. Mon père s’avère être quelqu’un de très possessif et bien qu’il n’ait rien dit il a très mal prit de me voir rentrer avec un garçon. Pendant une semaine il a fait comme s’il n’avait rien vue. Et puis j’ai décidée de revoir Entari, je lui ait envoyée un sms pour savoir si une après-midi au zoo le tentait puis ai demandée de l’argent à mon père pour pouvoir m’y rendre.

A cette demande mon père est entré dans une rage folle, il s’est mis à me hurler dessus qu’il ne voulait pas me voir trainer avec ce garçon, qu’il ne voulait pas voir sa fille devenir une trainée et d’autres élucubration dans ce genre. Habituellement quand ce genre de crise prend mon père je fais le dos rond et je m’efface. Cette fois ce ne fut pas le cas, à ma grande erreur je lui tins tête. Furieux il me poussa violement en arrière, cet acte aurait pu être sans conséquence si je ne mettais pas trouvée devant les escaliers de la cave. Je me suis sentie partir en arrière, j’ai battu des bras sans trouver de prise pour me retenir et ai chutée jusqu’en bas des marches. Après tout est flou, je me souviens d’une douleur atroce dans mon dos et mon crâne. Mon père me parlait sans que je ne le comprenne. Ensuite d’autres personnes m’ont parlées, on m’a mis une lampe dans les yeux. Des mots savant ont été débités sans que je n’en saisisse le sens … Je revois des images par flash sans réussir à leur donner de suite logique. La seule chose dont je garde un souvenir précis c’est une phrase, elle a été tellement répétée qu’elle s’est inscrite dans ma mémoire.

-« Restée avec nous demoiselle, ne vous endormez pas. »

Je ne sais pas si je me suis endormie … Probablement puisque je n’ai repris conscience allongée dans un lit d’hôpital et le crâne bandé ainsi que le poignet droit, sans être capable de dire comment j’étais arrivée là. Au premier abord je me suis sentie perdue, j’ai paniquée, mais une infirmière est vite arrivée pour me rassurer. Elle m’a expliquée que j’avais fait une vilaine chute dans les escaliers de chez moi et qu’il en avait résulté un œdème cérébral et un poignet cassé. L’opération visant à réduire l’œdème c’était bien passée et j’avais à présent juste besoin de repos. Ensuite … Ensuite tout c’est compliqué, elle m’a dit que des hommes de la police voulaient me parler. Je n’ai pas refusée … J’aurais peut-être dû. Ils m’ont questionné sur les raisons de ma chute et je me suis bornée à dire que j’avais glissée sur les marches. Ils ne m’ont pas crue j’en suis certaine. Mon explication ne semblait pas leur convenir et surtout elle n’expliquait en rien certain bleu ancien trouvé sur mon corps. Je me suis alors murée dans le silence, je ne peux leur avouée que parfois, mon père est si furieux qu’il me frappe, qu’adviendrait-il si je venais à le dire … Non j’aime mon père, alors je m’en tiendrais à la version ou j’ai glissée et je suis tombée point. Quand mon père a eu le droit de venir me voir, il s’est excusé et m’a dit qu’il avait prévenue Entari que je ne pourrais aller au zoo avec lui, comme prévu. Il n’a par contre pas prit la peine de lui expliquer pourquoi.

Une semaine c’est maintenant écoulée depuis ma chute, mais je suis toujours à l’hôpital, le bandage que j’avais au crâne m’a été retiré, mais mon poignet est toujours sous attelle. Les médecins et infirmières refuse de me laisser partir pour des raisons plus ou moins claire. En vérité je pense qu’il craigne que mon père ne me batte et cherche des excuses pour me garder. Lassé par cette situation je décide de demander son aide à Entari, il a beau être vétérinaire, il travaille à l’hôpital, alors peut être aura-il une quelconque influence me permettant de partir d’ici. Je lui envois donc un sms.

S’lut Ent’ dsl de pas t’avoir donné de news + tôt. Je suis en service de chir chambre 666 est ce que tu pourrais venir me voir j’ai besoin de te parler et d’1 coup de pouce si possible.
Bise Amb’.

Ça ne me dérange pas d’être à l’hôpital, ce qui me dérange c’est d’y être pour rien. Mon poignet pourrait très bien ce remettre si j’étais à la maison. Heureusement pour moi une amie de la FAC passe chaque soir m’apporter les cours que je manque et des exercices pour que je ne prenne pas de retard. Il ne manquerait plus que je repique mon année à cause d’un bête accident. Parce que c’est bien ce que c’est et chaque bleu sur mon corps en est un aussi. Je ne veux pas qu’on dise que mon père me bat. D’accord il lui arrive de s’énerver pour un rien et il est surement plus violent que la moyenne des parents lorsqu’il est de mauvaise humeur. Et alors ? Il n’a jamais mis ma vie en danger. Du moins jusqu’à ce qu’il me pousse dans l’escalier … Mais c’était un accident !

C’est bien les jours calmes avec un beau soleil, surtout quand on n’a rien à faire… Entari était dans la cuisine avec Nelly et il lui apprenait la cuisine, le jeune homme était pas une chef, mais dans ses études il avait pris quelque cour de survie, puis Nelly n’étant pas très douée pour faire un plat sans cramer quelque chose, c’était donc important de lui apprendre. Cette mâtinée se passa bien, mais Amber ne lui avait pas envoyé de message depuis quelque jour et cela l’ennuyait un peu… Après avoir mangé avec son hybride, le vétérinaire reçut un message téléphonique d’Ambert, elle lui demandait s’il voulait sortir ensemble au zoo. Il n’y avait pas pensé, mais c’était une bonne idée, il accepta donc. Après s’être préparé, il reçut un coup de téléphone d’Ambert.

-« Salut Ambert ! Oui c’est… »
-« La ferme gamin ! Ma fille est à l’hôpital par ta faute ! Ta petite journée de merde avec elle ce n’est pas possible ! Et je t’interdis d’aller la voir à l’hôpital ! »

Entari était désorienté, il ne comprenait pas ce qu’il avait fait à la jeune femme. La journée était annulée et comme premier contacte avec le père c’était ce qui y avait de pire… Le vétérinaire était démoli, il ne pouvait rien faire d’autre que son boulot avec son froid habituel… Pas de sentiment, car cela mène toujours au malheur …Mais malheureusement pour lui, on l’appelait un jour à l’hôpital pour donner son aide et ses avis sur des hybrides, il tomba sur des infirmières qui parlait d’une jeune femme qui à était admise, mais elle refusait d’avoué que son père l’avait battue, il l’avait presque tué sa fille…

À c’est mot Entari avait peur pour Ambert, si en réalité c’était son père qui avait… Non… Quoique le père est connu pour ses colères… Et pour l’affaire de sa femme c’était une raison du pourquoi il était le suspect numéro un. Elles riaient un moment, car sa chambre était celle du diable, la 666, pauvre fille disaient-elles… Mais Entari ne le savait pas encore… Après avoir examiné une jeune Tora du nom de Lilith, le vétérinaire rencontra un Asmodée, c’était le frère de cette dernière.

La semaine passa et le directeur de l’hôpital s’étonnait de ne plus voir sourire Entari, ni entendre ses blagues idiotes ou parler passionnément des animaux… Il était devenu une coquille vide et sans amour en lui… Après son rendez-vous avec le directeur, le jeune homme reçut un message… D’Ambert ! un sourire ce reforma sur son visage… Mais resta perplexe à la lecture du message… Elle ne lui en voulait pas ?

S’lut Ent’ dsl de pas t’avoir donné de news + tôt. Je suis en service de chir chambre 666 est ce que tu pourrais venir me voir j’ai besoin de te parler et d’1 coup de pouce si possible.
Bise Amb’.

Entari s’écarquilla les yeux… La chambre 666… « Толчок... » (Connard…) lâcha-t-il, le père l’avait roulé, et c’était fortement déplaisant… Il lui répondit avec un « Salut, OK j’arrive, bise». Il était effectivement dans l’hôpital, mais il alla chercher des roses, un bouquet de quarante-trois roses, le fleuriste n’en avait pas plus. Et une boite de chocolat pour lui remonter le moral. Il entra dans la chambre en posant la boite de chocolat sur la table et posa les roses sur le lit, il s’approcha pour l’embrasser tendrement, mais si elle l’avait appeler pour dire de ne pas aller plus loin ? Il lui frôla les lèvres… Et l’embrassa avec autant de tendresse, elle lui avait manqué, mais cela n'était pas visible... Sauf si elle comprit que son baiser n'était pas du vent, puis si elle voulait rompre il le saurait tout de suite au moins… Entari attrapa une chaise et s’assied à coter d’elle.

-« Bonjour… Je suis là, comme tu le voulais… »

Le véto la regarda ne sachant pas à quelle sauce il allait être mangé…

« Salut, OK j’arrive, bise.»

Je regarde mon portable et souris avec amusement, au moins il ne s’embête pas avec les détails, pas de question inutile ni de blabla superflus, il va droit au but. Avec lui un sms est bel est bien un short message. Réalisant alors que je suis en chemise fendu je me précipite sur les vêtements que mon père m’a apportés. Dépitée je constate que niveau goût on repassera. Enfin tout vaut mieux qu’une chemise d’hôpital me laissant les fesses à l’air. Prestement je passe un boxer noir et le soutif assortis avant d’enfiler mon jogging noir et un T-shirt blanc deux fois trop grand sur lequel est dessiné un panda. J’ai un peu l’impression d’être en pyjama … Je passe des chaussettes blanches et après trois tentatives infructueuses pour me faire une natte, décide de laisser mes cheveux lâché. J’observe un instant l’attelle ornant mon poignet droit, je la retirerais bien … L’idée d’avoir l’articulation déformé m’en dissuade. Retournant me prostré sur mon lit j’attends, non sans impatience, qu’Entari me rejoigne.

Quand le jeune homme arriva une exclamation de stupeur m’échappa, un bouquet de rose dans une main et une boite de chocolat dans l’autre j’eu l’impression d’avoir avancé dans le temps et d’être le jour de la saint valentin. Il posa les friandises sur la table et les fleurs au pied de mon lit avant de s’approcher pour m’embrasser. Son baisé fut léger, presque un simple frôlement, un peu comme s’il hésitait sur la conduite à tenir. Je me sentie soudain moins assuré, il m’aimait c’était certain et je m’apprêtais à lui mentir … Le doute se mit à me tarauder. Il attrapa alors une chaise pour s’asseoir prêt de moi, me tournant sur le lit pour lui faire face je détaille son visage. Il est marqué par des rides d’inquiétude … et puis autre chose, oui, au fond de ses prunelles je vois danser la flamme de la colère. J’en déduis qu’il a entendu les rumeurs de couloirs, cela me conforte dans l’idée de lui mentir, je ne veux pas que mon père ai d’ennuis par ma faute.

-« Bonjour… Je suis là, comme tu le voulais… »

Un sourire se dessine sur mon visage alors que je cherche mes mots. Mon mensonge doit sonner juste et se recouper avec ceux que j’ai servi à la police … Malheureusement rien ne me vient, la honte de lui mentir enserre ma gorge et délite mes paroles avant qu’elles ne soient formulé. Finalement j’arrive à rassembler l’assurance qui me fait défaut et me lance.

-« Ent’ je … »

Je suis coupé dans ma lancé par la porte qui s’ouvre à la volé laissant apparaitre mon père. Une sueur froide s’empare alors de moi, un court moment il reste hébété dans l’encadrement de la porte, son regard va de moi à Entari en glissant sur les roses et la boite de chocolat. Son expression passe alors de l’hébétement à la colère. Il s’avance à grand pas et saisit le vétérinaire par le col le relevant d’un coup et faisant par la même occasion chuté sa chaise au sol.

-« Je t’ai dit que je t’interdisait de venir ici ! Ne t’approche plus de ma fille ! »

Tout en hurlant de rage il pousse Entari ver la porte. Horrifié je bondis sur mes pieds et m’interpose entre mon père et le jeune homme. Bras tendu de part et d’autre de mon corps j’arbore une expression féroce.

-« Arrête p’pa c’est moi qui lui ai demandé de venir, laisse le. »

D’un geste brusque mon père me repousse, surprise par la force qu’il met dans ce geste je glisse sur le lino de la chambre et tombe mon dos se cognant contre le coin de la table. Un cri de douleur m’échappe au moment du choc et mon père me lance un regard surpris avant de lancer à Entari.

-« Regarde ce que tu as fait sale petit … Va-t’en, va-t’en avant de ne causer plus de dégât, tu ne crois pas en avoir assez fait comme ça ! »

L’esprit brouillé par la douleur et la peur mes pensées m’échappe. Je me relève alors d’un bon, manquant de m’écrouler de nouveau et me replace devant mon père les yeux baignés de larmes.

-« Et toi n’en a tu pas fais assez aussi ? Après maman ça va être moi ? N’a tu pas fais assez de mal comme ça que tu n’aies de cesse de me faire souffrir ? »

Réalisant l’aveu perçant dans mes paroles je plaque mes mains sur ma bouche avec horreur, la gifle que je reçois alors de mon père est cinglante. Par chance c’est l’heure de pose, le personnel soignant se trouve dans la salle de soin à l’autre bout du service et les chambre entourant la mienne sont vides. Reste qu’Entari a été témoin de mon demi-aveu. M’attrapant par le col mon père me repousse brusquement sur le lit.

-« Petite sotte, tu veux que j’aille en prison c’est ça ? »

Il se tourne alors vers Entari.

-« Quand à toi si tu ne veux pas qu’elle ai de problème t’as intérêt à la fermer c’est clair ? »

Il était avec elle entrain de la regarder sans les yeux… Elle allait lui mentir, il le savait, mais il voulait la croire. Elle commença donc alors à parler.

-« Ent’ je … »

Amber fut coupée dans sa phrase et la porte s’ouvrit avec fracas, et un homme entra en regardant les fleurs les chocolats, puis… Entari. Un regard de colère et l’homme soulevèrent le vétérinaire, qui comprit vite que c’était le père d’Amber, et donc un homme dangereux… Dommage pour Ent’ il ne peut pas frapper le père devant sa belle…

-« Je t’ai dit que je t’interdisais de venir ici ! Ne t’approche plus de ma fille ! »

Le jeune homme lui fit un sourire avec le regard noir qui s’en suit… L’homme ne connait surement pas ce que font les étudiants pour devenir vétérinaire, et surtout, il avait beau être fort pour le transporter, il n’était rien comparé à un Tora déchainé… Pour vous dire le véto en avait vu…
Soudain Amber passa derrière eux et se posa devant la porte, Entari ne la voyait pas, mais l’entendait…

-« Arrête p’pa c’est moi qui lui ai demandé de venir, laisse le. »

Entari fut relâché par son agresseur et n’eut pas le temps de protégé Amber… C’est bon, le père à réussi à le foutre en rogne… Bravo, car pour y arrivé, il faut y aller, elle c’était pris un mauvais coup, le père lui lança un regard de fou et lui dit violemment, et Amber rétorqua avec tout son courage malgré les larmes...

« Regarde ce que tu as fait sale petit … Va-t’en, va-t’en avant de ne causer plus de dégât, tu ne crois pas en avoir assez fait comme ça ! »

-« Et toi n’en as tu pas fait assez aussi ? Après maman ça va être moi ? N’a tu pas fais assez de mal comme ça que tu n’aies de cesse de me faire souffrir ? »

Ses bons Entari c’est maintenant que le père est un assassin, il ne peut pas la laisser comme ça, il ne peut pas regarder Amber souffrir

-« Petite sotte, tu veux que j’aille en prison c’est ça ? Quand à toi si tu ne veux pas qu’elle ai de problème t’as intérêt à la fermer, c’est clair ? »

Le vétérinaire soupira et parla enfin…

-« Bien… Mes doutes sont désormais fondés… Vous ne savez pas qui je suis-je présume ? »

Il s’approcha de l’homme et lui donna un coup de pied à l’arrière du genou pour le faire tomber et appuya avec ses poings à deux endroits du cou de l’agresseur qui tomba dans les pommes sur le coup, le véto attrapa dans ses bras la jeune femme et dit.

-« Tais-toi ! Et laisse-toi faire… Tu n’as pas à avoir peur… Il dort. »

Il sortit avec elle et se dirigea vers son bureau privé, à plusieurs étages en dessous, il jouait l’amoureux … Enfin il ne se força pas trop. Une fois à l’intérieur seul et au calme, ce dernier fit assoir Amber et s’installa devant elle, il prit un regard inquiet.

-« Il faudra mettre de la pommade… Bon, écoute-moi… Le commissaire et le directeur de l’hôpital sont de bons amis… Donc je te parle franchement… Penses-y. Temporairement… Tu ne veux pas vivre chez moi, le temps que je calme ton père, gentiment, sans le conduire en prison… Il t’a fait mal, et ça, je suis désolé, mais ça ne peut pas être… Pardon, mais je ne peux pas te laisser souffrir, mais je … Je t’aime c’est tout… Ton père dort encore… Dans une heure on pourra aller le voir… Mais, je t’en supplie ne me ment pas, je savais pourquoi tu étais la, ne me donne pas de fausse excuse… »

Il la serra dans ses bras avec un air de pardon et inquiet, il s’en voulait d’avoir fait du mal devant elle, Entari ne voulait qu’Amber le trouver violent… Il voulait juste qu’elle le pense gentil et pas agressif… C’était raté…

-« Si tu es d’accord pour venir chez moi… Il faut en parler avant à ton père… Tu n’as pas à avoir peur… Je saurais le convaincre calmement... »

Il aurait tend voulue qu’elle l’embrasse, mais il savait qu’elle ne le ferait pas. C’était fou amoureux, mais aussi fou de rage contre le père indigne… Un assassin… S’il s’en prend encore à Amber, le vétérinaire ne sera plus aussi sympa…

Parfois je regrette de ne pas avoir de don de voyance. J’aurais aimée prévoir ce qui allait arriver, ainsi je n’aurais jamais demandée à Entari de venir me rejoindre. Mais à présent il est trop tard, trop tard pour regretter mon choix, trop tard pour regretter mes paroles, en quelque minute à peine je viens de faire deux choix qui ont brisé le mensonge dont je me suis entourée depuis la mort de ma mère. Assise sur le lit je regarde les deux hommes sans plus oser bouger, j’ai faillis, j’avais promis de me taire, promis de ne pas trahir mon père même par amour pour quelqu’un d’autre. Qu’arrive-t-il au gens qui ne savent tenir leurs promesses ? Je voie déjà mon père se faire envoyer en prison et moi ? S’il va en prison qu’est-ce que je vais devenir ? Est-ce qu’on va aussi mis envoyer pour complicité et si ce n’est pas le cas … Je n’ai pas d’argent, pas de travaille, on me jettera à la rue et je deviendrais mendiante, ou prostituée. … Les paroles d’Entari chassent mes interrogations silencieuses.

-« Bien… Mes doutes sont désormais fondés… Vous ne savez pas qui je suis-je présume ? »

Je redresse la tête, mes yeux sont voilé par la peur, la douleur et les doutes, j’ai presque l’impression qu’on m’a mise sous morphine. Tout me semble trop lumineux, les mouvements sont trop rapide à tel point que j’ai du mal à comprendre comment mon père se retrouve à terre. Inconscient ou mort ? Je n’en ai aucune idée et à vrai dire ça ne me préoccupe pas, j’ai l’impression de regarder ma propre vie à travers un écran de télé, tout ce dont je suis sûre c’est qu’Entari est maintenant au courant du secret et que c’est lui qui vient de mettre mon père K-O. Lorsqu’il m’attrape par le bras j’ai un léger mouvement de recule de peur qu’il ne me fasse la même chose qu’à mon père, puis je réalise que ça n’arrivera pas, ça ne peut pas.

-« Tais-toi ! Et laisse-toi faire… Tu n’as pas à avoir peur… Il dort. »

La phrase sonne bizarre à mes oreilles, il me donne des ordres. J’ai l’impression d’être devenue une malade mental. Pourtant je ne proteste pas, le détachement dont je fais preuve pourrait tromper n’importe qui sur mon état, mais en réalité je suis sous le choc et incapable d’avoir une réaction logique. Alors je laisse Entari faire, moi qui déteste les ordres je le laisse me dicter ma conduite sans broncher. Alors qu’on traverse les couloirs j’ai l’impression d’être revenue en arrière. Je me revoit il y trois ans traversant de nouveau les couloirs de la morgue, ma main coincée dans celle de mon père. Je l’entends de nouveau me parler d’une voie rapide et basse.

Il faudra te taire, quand les gens te poseront des questions tu diras que tu n’as rien vue, bien sûre que tu n’as rien vue. Si tu veux que je reste avec toi tu dois leur dire que tu regardais la télé, tu n’as pas vue ta mère tomber, tu n’as rien vue d’accord.

Je revois l’expression de panique déformant ses traits, je sens de nouveau cette appréhension nouer mon estomac, cette douloureuse impression de faire quelque chose de mal, mais sans vraiment pouvoir en être certaine. Avant ce jour je croyais dure comme fer à un accident, après tout je n’avais vu que la main de mon père tendu au-dessus du vide, je m’étais donc mise en tête qu’il avait tenté de la retenir. Malheureusement ses mots creusèrent le chemin du doute dans mon cœur, aujourd’hui encore je ne connais la vérité de sa bouche, même si au fond, bien qu’il ne me l’ait jamais dit avec des mots, je suis sait que la mort de ma mère n’avait rien d’un accident.

Je reprends pied dans la réalité au moment où Entari me fait assoir. Je détail les lieux du regard, ça ressemble à un cabinet médicale, le sien peut être. Il faut que je me reprenne, que je chasse le brouillard qui obscurci mon esprit, je dois me reprendre vite et trouver un moyen de débloquer la situation. Tout ce qui arrive est ma faute alors il faut que je change les choses, j’en ai le pouvoir, j’en suis presque certaine. Le regard inquiet d’Entari ne m’aide toutefois pas vraiment en ce sens.

-« Il faudra mettre de la pommade… Bon, écoute-moi… Le commissaire et le directeur de l’hôpital sont de bons amis… Donc je te parle franchement… Penses-y. Temporairement… Tu ne veux pas vivre chez moi, le temps que je calme ton père, gentiment, sans le conduire en prison… Il t’a fait mal, et ça, je suis désolé, mais ça ne peut pas être… Pardon, mais je ne peux pas te laisser souffrir, mais je … Je t’aime c’est tout… Ton père dort encore… Dans une heure on pourra aller le voir… Mais, je t’en supplie ne me ment pas, je savais pourquoi tu étais là, ne me donne pas de fausse excuse… »

De la pommade ? Sur l’instant je me demande que quoi il parle avant de me rappeler qu’en plus de mon poignet cassé je dois maintenant avoir de nouveau bleu dans le dos et je ne suis pas sûre, mais je pense que ma joue va elle aussi être ornée d’une belle marque. Par contre la suite de ses paroles me fait frissonner, pas de froid, mais d’horreur, un instant je crains qu’il me demande de dénoncer mon père. Finalement il ne le dit pas. Eberluée, indécise, je le laisse me serrer dans ses bras sans réussir à remettre ses paroles dans l’ordre ni trouver de réponse à lui donner. Alors qu’il me tient dans ses bras je ferme les yeux et tente de faire le point. Un il est positivement hors de question que je dénonce mon père, deux il faut qu’Entari se taise aussi sur ce qu’il a vue et entendu aujourd’hui, trois mon père git inconscient dans ma chambre, quatre si les infirmières le voit qu’est-ce que je vais dire ? Oh la misère, je sens le mal de crâne pointer son nez, par chance le jeune homme coupe court à ma réflexion en reprenant la parole.

-« Si tu es d’accord pour venir chez moi… Il faut en parler avant à ton père… Tu n’as pas à avoir peur… Je saurais le convaincre calmement... »

Le convaincre calmement ? La phrase m’arrache un sourire amusez qui lui-même m’arrache une plainte de douleur. Me reculant je plaque ma main sur ma joue en grimaçant et ronchonne.

-« La vache il m’a pas raté cette fois. »

Je lève les yeux vers Entari et fronce les sourcils, j’ai encore gaffé, il va comprendre que ce n’est pas la première fois … Enfin s’il ne s’en doute pas déjà. Me levant je m’approche d’un miroir et fais la moue en observant mon visage, le bon point c’est que la douleur dans ma joue vient de chasser mon état d’hébétude, le mauvais point c’est que ma pommette commence à prendre une couleur violacé qui ne laisse rien présager de très bon. Finalement, tout en continuant de tourner le dos à Entari et de me regarder dans la glace je prends la parole.

-« Tu vas te taire n’est-ce pas, tu ne raconteras pas l’accident qui vient d’avoir lieu. »

J’accentue volontairement le mot « accident » je veux qu’il comprenne, que personnellement je ne compte pas raconter ce qui est arrivé à qui que ce soit.

-« Ça doit te paraitre étrange que je garde le silence, mais maintenant il est trop tard pour moi. Comprend moi, depuis le début je protège mon père, si aujourd’hui je change mon témoignage pour dire ce que je sais … Alors on m’inculpera pour complicité … »

C’est vrai, la justice n’aura aucune pitié pour moi, j’ai eu mainte fois l’occasion de dire la vérité au fil du temps, les enquêteurs ont été plus que patient avec moi, mais aujourd’hui il est trop tard. Et ce n’est pas le pire à mes yeux, je ne sais par quel bêtise mon père a eu l’idée de se faire nationalisé Américain et là est tout le problème à présent.

-« Il y a autre chose … Tu sais que je suis Américaine, je suis originaire du Texas, si je change mon témoignage aujourd’hui, mon père et moi seront rapatrié en Amérique … Au Texas les meurtrier sont … »

Le mot s’étrangle dans ma gorge, pourquoi a-t-il fallu que je voie le jour dans l’état du Texas, j’aurais pu naître n’importe où en Amérique, mais non il a fallu que ce soit celui-là. Me tournant je reviens m’asseoir face à Entari et prend ses mains dans les miennes avant de river mes yeux au sien.

-« Je ne te demande pas de me comprendre, mais au moins de m’aider. Je n’irais pas dire à la police ce que je sais et je veux que toi aussi tu gardes le silence. Quand à venir vivre chez toi ne serais ce que le temps que mon père ce calme j’en serais ravie. »

Il la regarde parler, m’expliquer discrètement que son père lui fait mal depuis longtemps, à ses mots il serre ses poings sur ses genoux, ses phalanges blanchissent, un rictus d’énervement se li sur son visage, Entari fit un mouvement de tête rapide pour se reconcentrer quand Amber se leva vers le miroir.

-« Tu vas te taire n’est-ce pas, tu ne raconteras pas l’accident qui vient d’avoir lieu. »

Notre ami russe se leva et se rapprocha d’elle, il n’ose pas la toucher, elle a l’aire perdue dans ses pensé à nouveau… Il a mal, ce dernier veut l’aider, mais rien, ce n’était pas un accident, même si elle voulait appuyer sur ça le vétérinaire ne restait de marbre avec ses sentiments…

-« Ça doit te paraitre étrange que je garde le silence, mais maintenant il est trop tard pour moi. Comprend moi, depuis le début je protège mon père, si aujourd’hui je change mon témoignage pour dire ce que je sais … Alors on m’inculpera pour complicité … »

Entari commence à comprendre, c’était surement trop dangereux pour elle… il fit juste un hochement de tête avant de la prendre dans ses bras.

-« Il y a autre chose … Tu sais que je suis Américaine, je suis originaire du Texas, si je change mon témoignage aujourd’hui, mon père et moi seront rapatrié en Amérique … Au Texas les meurtrier sont … »

Le jeune homme la regarde avec un air de compréhension, la voix de la jeune femme se tue dans un silence avant qu’elle reprenne…

-« Je ne te demande pas de me comprendre, mais au moins de m’aider. Je n’irais pas dire à la police ce que je sais et je veux que toi aussi tu gardes le silence. Quand à venir vivre chez toi ne serais ce que le temps que mon père ce calme j’en serais ravie. »

Entari hocha de nouveau la tête, heureuse, qu’elle accepte, il l’embrasse donc par bonheur ou, plus réellement pour la rassurer… Que dire à son père qui dort encore dans la chambre… Il regarde sa montre, et il reste encore dix minutes avant qu’il ne se relève…

-« Merci… De me faire confiance… Mais avant d’aller le voir… Je veux que tu me dises… Si tu peux me faire entièrement confiance… Car je risque de paraître brusque avec ton père… »

Finit-il en sortant de la pommade d’un tiroir, et commence à lui appliquer sur le bleu, le vétérinaire fronce un sourcil en observant que ce n’est pas le seul qu’elle a… soupirant il la regarde dans les yeux.

-« Je ne lui laisserais plus jamais la possibilité de te faire du mal… Je ne supporterais pas de te voir plus blesser que ça… »

Entari semble heureux que j’aie acceptée sa proposition, mais le tour n’est pas joué. Il reste à convaincre mon père et ce n’est pas le moindre des problèmes. Je suis sûre que lorsqu’il rouvrirait les yeux il serrait de la pire des humeurs. A cette simple pensé je réprime un frisson d’angoisse. Le jeune homme vient alors m’embrasser et un instant j’oublie ma peur et ma détresse pour me noyer dans son amour. Je le vois alors regarder sa montre, l’instant fatidique approche.

-« Merci… De me faire confiance… Mais avant d’aller le voir… Je veux que tu me dises… Si tu peux me faire entièrement confiance… Car je risque de paraître brusque avec ton père… »

Mes sourcils se froncent. A 19 ans tout justes, j’ai l’impression d’avoir passé ma vie à veiller sur mon père. Il m’arrive d’avoir du mal de me souvenir d’avant. Me rappeler comme c’était bon d’avoir une famille unis, des parents pour gérer les problèmes, l’insouciance … J’ai l’impression d’avoir grandi trop vite. Mes rêves sont partis en fumé un à un depuis la mort de ma mère. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est à cet instant que je réalise que c’est injuste, que je ne devrais pas tout prendre sur moi, mon père est l’unique responsable alors je n’ai pas à souffrir pour lui. Relevant la tête je croise le regard d’Entari. Il vient de remarquer mes autres bleus, certain bien plus ancien … Je crois que c’est son regard et ce soupir qu’il lâche qui finit de me décider à faire bouger les choses.

-« Je ne lui laisserais plus jamais la possibilité de te faire du mal… Je ne supporterais pas de te voir plus blesser que ça… »

Un léger sourire flotte sur mon visage et ma main vient caresser sa joue alors que je viens cueillir un nouveau baisé sur ses lèvres. Je lâche alors dans un souffle.

-« Je te fait confiance, entièrement confiance. »

A partir de maintenant je veux vivre et cesser de survivre. Je veux vivre pleinement, profiter de l’amour qu’Entari me porte, cesser de craindre les autres … Glissant ma main dans la sienne je prends une profonde inspiration. Ne plus agir par instinct, ne plus fuir devant le danger, ne plus prendre de décision à la hâte et foncer tête baisser … Il va me falloir du temps pour changer, mais je sais qu’Entari m’aidera. C’est donc fort de cette résolution que je quitte le cabinet d’Entari, sa main dans la mienne. Sur le pas de la porte j’observe les couloirs et grimace, j’étais tellement choquée lorsqu’on est arrivé que je n’ai pas retenue le chemin. Je tourne la tête vers le jeune homme une moue boudeuse et enfantine sur le visage.

-« Et c’est par où ? »

Entari eu un nouveau sourire soulagé lorsque qu’Amber lui toucha le visage avant de l’embrasser, elle était tout pour lui, il ne plus se passer d’elle, cette jeune fille est devenue une sorte de drogue pour lui, un cadeau des dieux, des cieux, il savait que sa vie ne serait plus jamais la même, d’un car le vétérinaire compte de ne jamais lâcher Amber, de toujours la porter dans son cœur. C’est comme un doux murmure qui lui arriva aux oreilles.

-« Je te fait confiance, entièrement confiance. »

Le jeune lui sourit et laissa couler une larme de bonheur sur la joue, de soulagement, Entari la serra dans ses bras il ne pouvait pas la lâcher, me fit quand même pour lui laisser attraper sa main et sortir du cabinet, avec sa main de libre il essuya avec sa manche la larme de son visage, mais garde un sourire toujours aussi apaisé. Amber regarda les couloirs d’un air perplexe puis la jeune femme le regarda, leur regard se croisa de nouveau, mais la moue enfantine sur son visage était comme mignonne et très attachante.

-« Et c’est par où ? »

Effectivement, elle s’emballait ailleurs lorsqu’il l’avait transporté, c’est alors qu’il dit d’une voix douce et suave, mais il regarda autour de lui avant de parler, personne à droite ni à gauche, et pas d’interne pour les écouter.

-« Chambre six cent soixante-six… Mon amour »

Il s’insulta dans sa tête, se trouvant qu’il est allé trop vite, il pensa alors qu’elle s’enfuira dès qu’elle le pourra, puis le vétérinaire l’emmena vers sa chambre… Son père était toujours allongé sur le sol, et il ronflait on dirait, c’était rassurent, Entari ne l’avait pas tué, c’était une de ses craintes, le jeune homme se tourna vers son amoureuse et lui dit à son oreille.

-« Assieds-toi, et regarde sans rien dire… Si tu peux faire une tête énervée, ça donnera une atmosphère tendue… »

À la fin de ses mots le jeune homme attacha le père sur une chaise et attrapa une seringue qu’il rempli d’eau, Entari le montra bien évidement à Amber pour ne pas qu’elle s’inquiète. Ils attendirent dans un silence stressant le réveil de l’homme… Le tic tac de l’horloge en devenait très énervant… Le jeune homme commença son regard froid et intense quand l’homme ouvrit les yeux… En moins de deux Entari lui administra le placébo… L’homme commença évidemment à protester, mais une gifle violente tomba sur le père d’Amber.

-« Vous la fermez… Et vous m’écoutez attentivement… Je vous ai administré un produit mortel… Pas dans l’immédiat, mais en quelque jour… Vous devriez déjà vous sentir un peu comme un lendemain de cuite… Mais je ne suis pas un monstre… Je vous donne deux semaines pour vous excuser par lettre… Et le pire pour vous… Amber vient avec moi et vous n’avez rien à dire… »

Finit-il calmement en le détachant, il rajouta en sortant de la pièce avec Amber, il la poussait presque.

-« Mais j’espère que nous repartirons sur de nouvelles bases, monsieur… »

Entari signa le papier en tant que médecin cette fois-ci pour la faire sortir de l’hôpital… Une fois dans sa voiture il lui caressa le bras… Il s’en voulait, mais c’était la manière la plus rapide de la sortir de l’hôpital et il savait d’avance que les personnes des équipes médicales ne le trahiraient pas… Dans un soupir il s’excusa de son comportement, mais il lui demanda qu’elle le suive rapidement avant que son père ne se rende compte qu’il n’avait pas donné son adresse… Sa nouvelle adresse. Une fois dans la voiture il démarra rapidement et la conduisit jusqu'à chez lui… Une nouvelle maison, nouvelle dans le sens nouvelle construction… Nelly était dans la cuisine avec Akiko entrain de jouer ensemble… Mais une fois seul le jeune homme la serra dans ses bras et lui murmura de nouveau.

-« Pardon… Je suis surement un peu… Soudain et brusque. Mais je te promets d’aller lui parler seul à seul… »

Tout en se mordant la lèvre, il ajouta avant de l’embrasser.

-« Je t’aime… Je t’aime tant… »

-« Chambre six cent soixante-six… Mon amour »

Je hausse les sourcils à sa réponse et me retint de lui faire remarquer que je connais le numéro de ma chambre et que je faisais plutôt référence au couloir à suivre pour la rejoindre. De toute façon même si je l’avais voulu je n’aurais pu répliquer car la manière dont il me nomme en fin de phrase me fait littéralement devenir livide. Là il va un peu vite en besogne pour moi. Avant de me donner ce genre de surnom j’aimerais qu’il me donne le temps de m’habituer à la situation et de reprendre pied dans la vraie vie. Pourtant, je ne sais pour qu’elle raison, je garde le silence et le suis sans mot dire jusqu’à la chambre. Voir mon père gisant toujours sur le sol de cette dernière me donne un frisson d’angoisse. Et si Entari c’était trompé et l’avait tué ? Non, un léger ronflement s’échappe en continue de sa bouche ce qui prouve qu’il est toujours bien vivant. Etrangement ce constat me rassure sans plus. Le jeune homme se tourne alors vers moi pour me glisser à l’oreille.

-« Assieds-toi, et regarde sans rien dire… Si tu peux faire une tête énervée, ça donnera une atmosphère tendue… »

J’opine brièvement de la tête, même si je ne suis pas sûre d’être capable d’avoir l’air énervée. Je le regarde attaché mon père à une chaise puis prendre une seringue et la remplir d’eau. Bien que je sois sûre qu’il sait ce qu’il fait je ne peux m’empêcher de me demander si ce n’est pas nocif d’injecter de l’eau dans un corps humain. D’accord ça arrive qu’on le fasse en perfusion, mais toujours sous cutané et avec un liquide stérile, hyper ou hypotonique. Hey faut pas croire, ce n’est pas parce que je suis des études de droit que je ne connais rien à la médecine. Bref puisque j’ai affirmé lui faire confiance je garde le silence. C’est dans un silence pesant et uniquement rythmé par le tic-tac de la pendule que nous attendons que mon père reprenne conscience. L’ambiance de la pièce est vraiment austère, tant bien que mal je me compose un air énervé, mais je suis certaine de le perdre rapidement. Lorsque mon père ouvre finalement les yeux je vois le regard d’Entari se durcir, moi, je reste de marbre, adossée au mur je fixe mon paternel avec détachement, une moue de colère déformant ma bouche.

Je regarde le jeune homme administrer la seringue d’eau à mon père sans esquisser le moindre geste, par contre lorsqu’il le gifle avec violence mon assurance ce fêle et mon rictus de colère se transforme en appréhension. J’ai toute fois le temps de reprendre un semblant de neutralité avant que mon père ne redresse la tête. Son regard croise le mien, nous avons les mêmes yeux sanguins. Dans les siens se lit du doute, de la colère et quelque chose que je n’arrive pas à identifier. Les miens par contre ne laissent rien transparaitre, masquant à merveille ma peur, ma tristesse et mes doutes.

-« Vous la fermez… Et vous m’écoutez attentivement… Je vous ai administré un produit mortel… Pas dans l’immédiat, mais en quelque jour… Vous devriez déjà vous sentir un peu comme un lendemain de cuite… Mais je ne suis pas un monstre… Je vous donne deux semaines pour vous excuser par lettre… Et le pire pour vous… Amber vient avec moi et vous n’avez rien à dire… »

Je laisse Entari parler, je sens le regard de mon père chercher de nouveau le mien, mais de peur de ne pas réussir à rester neutre je détourne les yeux pour ne plus le voir. Cela peut donner l’impression que je me fiche complétement de ce qui peut lui arriver, la réalité ? Et bien je serais prête à mourir pour lui, malgré ce qu’il m’a fait. Il est injuste avec moi, il détruit chaque jour un peu plus ma vie et met ma santé mentale et physique en danger, mais il reste mon père et je l’aime au point d’avoir toujours été capable de lui pardonner. Aujourd’hui encore, je sais que si je le regarde alors je lui accorderais ce pardon qu’il recherche temps, je lui dirai qu’Ent’ a menti et je partirais avec lui. Jusqu’à ce qu’un jour je ne puisse plus revenir tout comme ma mère. Mais je ne dois pas flancher, plus maintenant, je veux retrouver une vie normale et pour cela mon père doit comprendre qu’il agit mal. Bien que j’en souffre moi-même je reste donc là à fixer la porte. Entari m’exhorte alors de sortir me poussant presque hors de la pièce.

-« Mais j’espère que nous repartirons sur de nouvelles bases, monsieur… »

Alors que la porte se referme sur nous je tourne la tête et croise le regard de mon père. Je le vois alors baisser la tête. Sur l’instant il semble si fragile, si résigné que j’ai l’impression d’être la méchante dans l’histoire. J’ai envie de rouvrir la porte et d’aller le rassurer, mais Entari m’entraine vers l’accueil. Pendant qu’il signe les papiers pour me faire sortir de l’hôpital je fixe le bout du couloir. J’aimerais entendre mon père hurler de colère, j’aimerais qu’il se batte, le voir si abattu détruit l’image d’homme fort que j’ai de lui et me fais me sentir monstrueuse envers lui. Mais rien ne se passe et Entari me guide hors de l’hôpital, jusqu’à sa voiture. Une fois assise à ses côtés il tend la main et caresse le bras, j’ai alors un mouvement de recul pour ne pas sentir ses doigts sur ma peau. Je ne prête qu’une vague attention à ses excuses, trop obnubilé par la vision de mon père. Pendant le trajet je reste buttée dans mon silence le regard fixé sur le paysage qui défile par ma fenêtre. J’essaye tant bien que mal de remettre de l’ordre dans mes sentiments.

Une fois chez le jeune homme je reste toujours aussi silencieuse. Lorsqu’il me sert dans ses bras j’ai presque envie de le repousser et de fuir. Fuir l’amour que je ressens pour lui, mais aussi la colère et le dégout qu’il m’inspire sur le moment. Pourquoi tout doit toujours être si compliqué ? Pourquoi ne puis-je avoir une vie plus simple et banale comme le commun des mortels ? Non, je dois être faite pour être malheureuse et constamment déchirée par des sentiments contradictoires.

-« Pardon… Je suis surement un peu… Soudain et brusque. Mais je te promets d’aller lui parler seul à seul… Je t’aime… Je t’aime tant… »

Et là … C’est le drame, alors qu’il cherche un m’embrasser je le repousse brusquement le regard emplit de colère. J’ai envie de crier, de l’insulter, de le frapper … Et en même temps j’ai envie de me pelotonner dans ses bras, qu’il me sert contre lui, qu’il me dise encore qu’il m’aime. Plaquant mes mains sur mes oreilles je me mets à secouer la tête négativement. Mon regard passe de celui de femme en colère à petite fille perdu et apeurée. Des larmes viennent noyer mes yeux et inonder mon visage alors que je recule les mains toujours plaquée sur me oreilles. Lorsque mon dos touche le mur je me laisse tomber à genoux sur le sol et éclate en sanglot douloureux.

-« Je peux pas …. C’est horrible … Je suis …. Je suis la pire des filles. »

Ma voie est entre coupée par mes sanglots, j’ai soudain besoin d’affection et de réconfort. Ni une ni deux je bondis sur mes pieds et court vers Entari, passant mes bras autour de sa taille je niche ma tête contre son torse et continue de pleurer à chaude larme.

-« Il va me détester … Je me déteste … Entari on n’aurait pas dû … Ce n’était pas grave, c’était ma faute, je me remets toujours, je n’aurais pas dû te demander d’intervenir, je m’en suis toujours sortis seule. »

Ma voie n’est qu’une plainte comparable à celle d’un animal blessé. Comme beaucoup d’enfants battus je m’estime responsable de ce que je subis et j’ai l’impression d’être la pire fille imaginable maintenant que j’ai vue l’air abattu de mon père. Relevant mon regard baigné de larme vers Entari je lui dis alors avec le plus grand sérieux du monde et avec conviction.

-« Tu ne comprends pas, tout est ma faute, j’avais mérité ce qui m’est arrivé, ce n’est pas lui le coupable c’est moi. »

Le jeune homme s’attendait à ce que la jeune Amber le repousse, mais c’était dans l’espoir de la voir dire non et lui sourire, mais pas de la voir se reculer et le regarder avec un air mauvais, un air de future vengeance, c’est vrai qu’elle n’avait rien dit, mais passer à cet extrême-là l’avait un peu choqué. Mais lorsqu’Amber, tomba, le dos contre le mur, Entari vit des larmes inonder le visage de son ’’ange’’

-« Je peux pas …. C’est horrible … Je suis …. Je suis la pire des filles. »

N’osant rien dire, il secoue la tête négativement, car contrairement à se qu’elle peut penser, Amber et loin, de très loin même. La jeune femme sans lui dire ni réellement lui montrer, arrive à lui faire comprendre son mal-être. Contre toute attente la femme dont t’il est amoureux se relève et fonce vers lui, l’enlaçant tout en continuant de pleurer. Sans rien dire le vétérinaire l’entoure dans ses bras et pose son menton sur le haut de la tête d’Amber, ce dernier tente de la rassurer au maximum.

-« Il va me détester … Je me déteste … Entari on n’aurait pas dû … Ce n’était pas grave, c’était ma faute, je me remets toujours, je n’aurais pas dû te demander d’intervenir, je m’en suis toujours sortis seule. »

Entari se retient de soupirer, voyant de plus en plus le mal de la jeune femme… Il commence alors à lui aussi à devenir triste pour elle, se sentant faible devant elle… Mais ce n’est pas dans son caractère, il ne montrera alors aucune émotion dans ce sens là.

-« Tu ne comprends pas, tout est ma faute, j’avais mérité ce qui m’est arrivé, ce n’est pas lui le coupable c’est moi. »

Son père lui à fait trop de mal, se dit-il, car tous les enfants battus réagissent de cette façon, c’est leurs fautes… Non il est contre cela et rien ne pourra lui changer son point de vue. Dans une grande inspiration, il s’accroupit pour la regarder dans les yeux.

-« Amber… Rien n’est de ta faute, tu subis ce que ton père t’a fait… Puis si c’est un bon père, il reviendra de lui-même… Le but était de lui faire comprendre que tu es importante… Pense à autre chose d’accord ? Laisse ça pour le moment et reprend des forces. Bon tu viens avec moi ? Je vais faire ton lit dans la chambre d’ami. »

Et sans lui laisser le choix, pensant qu’elle protestera, Entari l’attrape et la porte jusqu’en haut des escaliers, elle avait pleuré, donc elle risquait d’avoir la tête qui tourne et donc de tomber dans l’escalier… Oui le côté doc ressortait… Mais quand on aime, on fait tout pour protéger non ? Dans cette pensée il repose la jeune femme devant la porte qu’il ouvre. C’était comme les autres pièces de la maison, très spacieuse. Il y avait un lit sans rien dessus, et quelque jouet part ter.

-« Heu… C’est les jouets des filles, je rangerais après… Sinon ici ça te vas ? Où si tu veux un autre endroit j’ai d’autres pièces à aménager encore… »

Fit-il au cas où.

Il existe des mots pour décrire chaque chose, des mots pour exprimer ses émotions, …. Mais il y a des jours où ils nous manquent, ou ils nous font défaut et où ils nous semblent bien faibles pour parler de ce que l’on ressent. Ces jours-là, on se sent démunis.

J’aime à imaginer que je suis forte, je réussis toujours ce que j’entreprends et je vais de l’avant. Je suis bonne élève et je suis, ma fois, plutôt pas mal comme donzelle. Mais depuis bien longtemps je cache au fond de mon cœur une blessure que je ne peux surmonter seule. Pourtant je m’avère incapable d’en parler, j’envoie bien des signaux de détresse à mon entourage, mais il ne semble pas me comprendre. Comme un poisson dans son aquarium je tourne en rond dans une prison que je me suis forgée seule par peur des mots. Forte ? Insouciante ? Je ne le suis pas, je suis une ombre qui rase les murs et affiche une fierté de façade de peur d’être plus meurtris qu’elle ne l’est déjà.

Quand mon regard a croisé celui d’Entari, j’ai crue trouvé celui qui me délivrerait de ma prison.

Mais j’ai eu tort.

Je suis la seule à pouvoir me sortir de mon enfer personnel et je le réalise aujourd’hui. Le monde est cruel et lorsqu’on est faible il nous détruit. Ma vie commence à se désagréger, lentement je sombre dans un abime et si je ne fais rien je sais que je ne pourrais plus jamais revenir à la surface. Bientôt … Il sera trop tard.

Là, blottis contre Entari, je m’accroche à lui comme à une bouée de sauvetage. Je sais qu’il va me falloir faire face à mes problèmes tôt ou tard si je veux que les choses évoluent, mais je ne me sens pas prête, pas capable, il y a trop longtemps que je fuis pour, du jour au lendemain, changer.

-« Amber… Rien n’est de ta faute, tu subis ce que ton père t’a fait… Puis si c’est un bon père, il reviendra de lui-même… Le but était de lui faire comprendre que tu es importante… Pense à autre chose d’accord ? Laisse ça pour le moment et reprend des forces. Bon tu viens avec moi ? Je vais faire ton lit dans la chambre d’ami. »

Entari se rend il compte de ce qu’il dit ? Oh bien sûre je ne suis pas l’unique responsable de ce qui m’arrive, mais si à l’époque j’avais eu une once de courage j’aurais dit la vérité. Cela aurait changé bien des choses, je ne serais pas ici aujourd’hui, je n’aurais surement jamais quitté l’Amérique et j’aurais été placé dans un foyer ou confiée à la famille de ma mère. Bon je n’aurais jamais rencontrée Entari, mais je ne l’aurais pas regrettée puisque je ne l’aurais jamais su. Un mal pour un bien …. Sans que je puisse protester il m’entraine vers la porte et me soulève du sol pour monter les escaliers. Ça c’est vraiment une mauvaise habitude j’ai deux pieds et deux jambes dont je sais fort bien me servir, pas la peine de me porter à tout bout de champs. Finalement il me repose à terre et ouvre une porte. La pièce est … Spacieuse ? Non sérieusement elle fait la taille de mon salon, ce n’est pas une maison c’est un château ! Par contre … C’est vide. A par quelque jouet qui traine à terre, on pourrait presque penser les lieux inhabité.

-« Heu… C’est les jouets des filles, je rangerais après… Sinon ici ça te vas ? Ou si tu veux un autre endroit j’ai d’autres pièces à aménager encore… »
-« Non ça ira … Merci. »

Je m’étonne de mon ton abattu. Soupirant je m’avance et laisse mes doigts glisser sur le matelas nu. Debout face à une fenêtre j’observe l’extérieur avant de me pencher pour ramasser une balle trainant à mes pieds. Petite sphère bleuté, je la fait tourner pensivement entre mes mains avant de m’asseoir sur le bord du lit. Laissant le jouet tomber au sol et rouler sur le parquet je me laisse tomber en arrière sur le matelas, bras écartés.

-« La femme que tu épousera aura bien de la chance … »

Je laisse mon regard se perdre sur le plafond un moment. Avant de me redresser et de tourner un regard déterminé vers Entari. Bouger les choses, prendre des résolutions et changer sa destinée. Voilà, je ne veux plus être Amber la solitaire, je veux reprendre ma vie en main et … Ca commence maintenant ! Je me mets debout sur le matelas et me tourne pour faire face au jeune homme, un sourire tranquille éclairant mon visage. Pointant mon index droit vers lui je penche la tête de côté et prend un aire mystérieux.

-« Connais-tu la légende du monde de Vision ? C’est une histoire que ma mère me racontait quand j’étais enfant. Il n’y a pas la moindre once de vérité dans cette histoire mais, il y a une leçon à en retirer. On est chacun maître de notre vie et ce sont nos actes qui influencent notre destin. Aujourd’hui … »

Sans finir ma phrase je saute au sol et m’avance vers lui. Du bout des doigts je caresse sa joue, avant de venir refermer ma main sur sa nuque pour l’obliger à s’approcher jusqu’à ce que nos fronts se touchent. Je fixe alors mon regard sanguin dans le siens.

-« J’ai fait un choix. »

Sans en dire plus je viens coller mes lèvres aux siennes. Je l’ai déjà embrassé plusieurs fois, mais ce baisé à quelque chose de différent, j’y laisse transparaitre mes sentiments, mon hésitation et cet amour grandissant que je ressent pour lui.

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